ÔRIZON Le blog de l'aéroport de Toulouse-Blagnac

Vu à l'aéroport - Ôrizon, le mag

Et la lumière fût !

Publié le 20 septembre 2024

Qui se cache derrière le balisage lumineux des pistes d’un aéroport ? Pour tout comprendre du fonctionnement de ces curieuses lumières qui guident nos avions, Richard Pelletier, technicien balisage à Toulouse-Blagnac, répond à nos questions.

 

Expliquez-nous ce qu’est le balisage.

Richard Pelletier : Il comprend la gestion et la maintenance de l’énergie du côté des pistes. Mon équipe et moi-même avons la charge de l’alimentation électrique, haute tension comme de la tour de contrôle, mais aussi des radars au sol et météo, ou encore de la radio navigation, qui donne la position des pentes et des axes aux avions. Les lumières au sol ne sont en réalité que la finalité de tout un processus de diffusion de cette énergie.

 

Quel est le rôle du technicien balisage ?

R.P. : De veiller à ce qu’il n’y ait aucune défaillance et de répondre strictement aux normes nationales et internationales qui s’appliquent au métier. Sa mission est à la fois préventive et curative.

 

Comment est organisé le service balisage sur le site de l’aéroport Toulouse-Blagnac ?

R.P. : Nous sommes une dizaine de techniciens avec un responsable d’unité, Pascal Ségura. Présents physiquement de 5h à 16h, deux collaborateurs assurent ensuite l’astreinte entre 16h et 5h. Nous sommes mobilisables 24h/24, notre métier étant essentiel au bon fonctionnement de l’aéroport. Chaque matin, le technicien qui arrive le premier se charge, en complément de remontées informatiques, d’une visite de contrôle en voiture, afin de vérifier que chaque point lumineux soit bien opérationnel.

 

En cas d’anomalie constatée, que se passe-t-il ?

R.P. : Si c’est bénin, le technicien corrige tout de suite. Si c’est plus important, une intervention en équipe est programmée ultérieurement. Par exemple, ce peut être un défaut d’isolement constaté sur un circuit, qui nécessite de fermer une des deux pistes le temps de réparer. Dès lors, on est contraints de passer en « mono piste », c’est-à-dire que la même piste sert aux décollages et aux atterrissages.

 

Quelle est la formation requise pour devenir technicien balisage ?

R.P. : Un niveau BTS électrotechnique est la base. Ensuite, une fois l’aéroport intégré, l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) nous impose de suivre des formations ponctuelles afin de nous tenir à jour. De façon générale, notre modèle de formation relève du compagnonnage, les nouveaux apprennent au contact des anciens.

 

Quelles qualités sont nécessaires selon vous pour faire ce métier ?

R.P. : L’esprit d’équipe est important car nous travaillons essentiellement dehors et dans des conditions parfois pas évidentes, il faut donc être soudés. C’est un métier minutieux qui nécessite concentration, rigueur et curiosité.

 

L’usage de drone fait partie des évolutions futures de votre profession.

 

R.P. : Oui nous commençons tout juste à l’utiliser. Je suis moi-même détenteur du brevet de télépilote, et l’objectif serait à terme de l’utiliser pour le contrôle des PAPI (Precision Approach Path Indicator), les feux de bord de piste qui indiquent visuellement à l’avion, via un jeu de lumières, s’il est positionné dans la bonne pente de descente. Notre équipe exécute une fois l’an ce qu’on appelle le calage, calcul des angles, à la nacelle élévatrice en présence de géomètres. Le drone permettrait de contrôler plus rapidement et efficacement la transition des angles et de réaliser le contrôle du balisage (état des feux, photométrie ….).

 

En chiffre

+ de 1 500 feux

+ de 4 000 points lumineux

Répartis sur une surface totale de 540 hectares

10 techniciens balisage présents sur site 

Voir

On a suivi l’équipe balisage en intervention !